PortrAIt : mieux diagnostiquer et traiter les cancers grâce à l’IA
Owkin, biotech spécialisée dans l’IA appliquée à la recherche médicale, a annoncé le lancement officiel de PortrAIt. Consortium français financé par France 2030 et opéré pour le compte de l’Etat par Bpifrance, par l’Union européenne – Next Generation EU, dans le cadre du plan France Relance, et en collaboration avec Gustave Roussy et Unicancer, PortrAlt a pour objectif de faire de l’Hexagone un leader mondial dans l’utilisation de l’IA appliquée à la pathologie numérique, au cours des 5 prochaines années.
Le but du consortium PortrAIt est de développer de nouveaux outils d’IA appliquée à l’anatomopathologie – ou Pathomics – pour optimiser le diagnostic en cancérologie. Concrètement, PortrAIt vise à former des modèles d’apprentissage automatique (machine learning) pour analyser les données des lames de pathologie numériques (images numérisées d’échantillons de tissus de patients).
Dans le cadre du consortium, seront créés une quinzaine d’outils – avec des premiers marquages CE dès 2025. A terme, cette plateforme devra être ouverte à des start-up non-membres du consortium – par exemple celles qui auront intégré le Paris Saclay Cancer Cluster – pour qu’elles puissent entraîner et tester leurs propres solutions.
Un premier outil, fruit d’une collaboration entre Owkin et Gustave Roussy, est déjà en cours de développement dans la prédiction des risques de rechute chez les patientes présentant un cancer du sein localisé. Le modèle a été créé sur une cohorte d’entraînement puis validé grâce à la cohorte CANTO – constituée de longue date grâce au programme investissements d’avenir. « L’avantage de l’outil est qu’il peut être mis en œuvre sur la lame d’anatomopathologie la plus basique, produite pour toute patiente atteinte d’un cancer du sein, applaudit le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy (250 000 lames y sont examinées chaque année). Les approches de Pathomics vont permettre de faciliter le travail de l’anatomopathologiste et de détecter des biomarqueurs connus, mais nous pourrons aussi nous en servir pour découvrir des marqueurs prédictifs que l’on ne connaît pas encore : le développement du biomarqueur pourra ainsi être décorrélé des technologies de diagnostic. »
Un autre axe fort du projet sera la création d’une « Marketplace » pour faciliter la diffusion de ces outils. Comment ces outils d’IA s’inséreront dans les recommandations, quel sera leur modèle économique, comment adresser les enjeux réglementaires : les sujets de réflexion sont nombreux. L’objectif final est bel et bien la création d’une filiale industrielle et un déploiement de ces technologies dans la pratique du soin courant, au-delà de la recherche.
Source : Pharmeutiques, La Gazette du Laboratoire