Le décrochage de l’industrie pharmaceutique française.

publié le 1 Oct, 2025

Face au risque « de déclassement sanitaire » encouru par la France, Thierry Hulot, le président du Leem, a appelé sur un ton grave à une révision totale de la politique du médicament, et « à l’organisation d’États généraux 


« L’’organisation d’États généraux »
qui acteraient cette réorientation des politiques publiques. La France, qui ne représente que 3 % du marché mondial, serait exposée à un risque imminent de décrochage dans le domaine de la recherche clinique et du manufacturing, « un décrochage qui a déjà débuté au Royaume-Uni et qui pourrait bientôt gagner notre pays », a prévenu Thierry Hulot.

En ligne de mire du Leem figurent les ponctions fiscales qui pourraient s’abattre sur l’industrie pharmaceutique au titre du PLFSS 2026. « Une nouvelle taxe de 1,6 Md€ prélevée dès l’origine doit venir s’ajouter à la clause de sauvegarde (1,8 Md€ en 2024) qui est calculée à posteriori. Ces enveloppes viendront s’ajouter aux nouvelles baisses de prix qui devraient dépasser le milliard d’euros. Ce n’est pas tenable », s’insurge Thierry Hulot. Le Leem concentre aussi ses critiques sur les blocages « incompréhensibles » qui ont pénalisé le dispositif d’accès précoce (AP) au marché pré-AMM. Seulement deux AP ont ainsi été accordés depuis le début de l’année : « Les patients français attendent en moyenne 523 jours pour accéder à une innovation contre 50 jours en Allemagne. Leur accès aux traitements innovants est menacé ».

« Une véritable géopolitique du médicament que l’on ne peut pas ignorer », comme l’explique Thierry Hulot. La faute à l’offensive menée dans la pharma par le président américain, Donald Trump. « Les États-Unis se sont rendus compte qu’ils payaient plus que les autres le prix de l’innovation. Ils veulent rééquilibrer la balance avec les autres pays, tout comme ils l’ont fait pour les dépenses en matière de défense », résume le président du Leem.

Selon le dernier baromètre du syndicat des entreprises du médicament, deux tiers des industriels du secteur n’envisagent pas d’investir sur le territoire national dans les trois prochaines années. Par ailleurs, seuls 9 % des nouveaux traitements approuvés en Europe depuis 2020 sont produits en France. Selon l’étude, « 60 % du résultat d’exploitation des entreprises du médicament est ponctionné par l’État, dont 88 % via une fiscalité spécifique au secteur », incluant la « clause de sauvegarde ». À cela s’ajoute un prix des médicaments en moyenne inférieur de 10 % à celui de nos voisins européens pour les produits brevetés, et de 16 % pour les autres.

Source : LEEM

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