Des ondes pour palper les vaisseaux du cœur

publié le 18 Juin, 2025

Une équipe lyonnaise a développé une nouvelle technique d’imagerie médicale pour mesurer la rigidité des artères coronaires.

La radio-élastographie est une nouvelle technique d’imagerie médicale développée par une équipe lyonnaise pour mesurer la rigidité des artères coronaires. Elle repose sur l’utilisation des rayons X, contrairement aux autres méthodes d’élastographie qui utilisent l’échographie ou l’IRM. Cette innovation permettrait de détecter des indicateurs de santé cardiovasculaire qui ne sont pas visibles avec les techniques actuelles.

L’élastographie est utilisée depuis plusieurs années pour analyser l’élasticité des tissus et détecter certaines maladies. Toutefois, les artères coronaires posaient un défi particulier, car elles n’étaient pas accessibles à ces techniques. L’équipe dirigée par Stefan Catheline a trouvé une solution en utilisant la radiographie, qui est déjà employée dans la coronarographie pour observer les artères.

Leur approche repose sur une onde spécifique appelée « onde de flexion », qui se propage lentement le long des artères, à la manière des ondulations d’un serpent. Cette onde est dix fois plus lente que l’onde de pouls classique et peut être observée directement en radiographie.

Pour capter ces déformations, les chercheurs ont utilisé un produit de contraste, améliorant la visibilité des artères sous rayons X. Puis, en enregistrant un film radiographique de quelques secondes, ils ont pu mesurer la vitesse de propagation de l’onde de flexion. Un algorithme basé sur la théorie élastique des tubes permet ensuite de convertir cette donnée en un score de rigidité des artères.

La technique a d’abord été validée sur des vaisseaux artificiels à l’hôpital Édouard Herriot de Lyon, avant d’être appliquée à des coronarographies réalisées sur des patients par différentes équipes scientifiques.

À ce stade, il s’agit d’une preuve de concept et des études cliniques devront confirmer la pertinence de cette approche avant qu’elle ne soit intégrée dans les appareils de radiographie. Si la radio-élastographie est validée, elle pourrait enrichir le diagnostic des maladies cardiovasculaires en fournissant des informations cruciales sur la santé des artères. De plus, elle pourrait être adaptée pour analyser d’autres organes, comme le cerveau ou les poumons.

Source : INSERM

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