En 10 ans, la solution Drugcam (Société Eurekam), qui utilise l’intelligence artificielle (IA) pour sécuriser la préparation des poches de chimiothérapie dans les établissements de santé, a fait sa place en France et commence à se déployer à l’étranger.
« Cela fait 10 ans que l’unité de reconstitution des cytotoxiques du centre hospitalier (CH) de La Rochelle utilise cette technologie vidéonumérique au quotidien pour sécuriser 100% de la préparation des chimiothérapies (pédiatrie et essais cliniques inclus) à toutes les étapes clés du process », a présenté Benoît Le Franc, chef du pôle médico-technique au groupe hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis, inventeur du procédé et cofondateur d’Eurekam.
“En 10 ans, dans notre CH, sur 313.052 scénarios de préparation, plus de 500 erreurs ont été arrêtées : erreurs de flacon, de dose (de 0 à deux fois la dose), de solvant, d’étiquette patient. On arrête en moyenne deux erreurs potentiellement graves par semaine. Cela peut être du surdosage mais aussi du sous-dosage, ce qui est aussi dangereux pour le patient atteint de cancer”. L’unité rochelaise produit 35.000 préparations par an.
La solution combine IA et vision par ordinateur (en se fondant sur des technologies brevetées propriétaires en intelligence artificielle et en technologies images) pour superviser, tracer et valider en temps réel chaque étape de la préparation des médicaments sensibles, en particulier en oncologie.
Elle se présente sous la forme de deux modules : Drugcam Assist et Drugcam Control, le premier pour assister le préparateur en pharmacie pendant sa préparation (per process) et le second pour le contrôle et la validation pharmaceutiques en post-production.
Installée à Lagord, près de La Rochelle, au sein du pôle Atlantech, la société EUREKAM emploie 26 personnes. Le chiffre d’affaires envisagé en 2025 est de 3 millions d’euros (M€), après avoir réalisé 2,5 M€ en 2024.
L’entreprise favorise le plus possible le circuit court. Les pièces en plastique qui maintiennent le dispositif dans l’isolateur sont fabriquées tout près, mais les caméras viennent d’Allemagne. Plus de 95% du matériel sont produits par le tissu local.
Source : TIC PHARMA

