Cancer des ovaires : un nouvel espoir

publié le 23 Oct, 2024

Une combinaison de deux médicaments capables de bloquer la croissance des cellules cancéreuses a donné des résultats prometteurs. 

Une combinaison de deux médicaments capables de bloquer la croissance des cellules cancéreuses a donné des résultats prometteurs chez des femmes atteintes d’une forme de cancer de l’ovaire qui répond rarement à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie.

Les résultats de l’étude RAMP 201, dirigée par le professeur Susana Banerjee, oncologue médicale consultante et responsable de la recherche pour l’unité de gynécologie du Royal Marsden NHS Foundation Trust, professeur de cancers féminins à l’Institute of Cancer Research de Londres et présidente de l’oncologie pour la Royal Society of Medicine, ont été présentés lors de la réunion mondiale annuelle de l’International Gynaecologic Cancer Society, le jeudi 17 octobre 2024.

Les résultats ont montré que sur 115 participantes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de bas grade, 31 % ont vu leur tumeur diminuer ou cesser de croître lorsqu’elles ont pris une combinaison d’avutometinib et de defactinib. En comparaison, le taux de réponse à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie chez les patientes atteintes de ce cancer rare de l’ovaire est de 0 à 10 %. Les deux médicaments sont conçus pour bloquer les signaux qui favorisent la croissance des cellules cancéreuses.

Les nouvelles données montrent également que seuls 10 % des patients ont interrompu l’essai, ce qui prouve que la majorité d’entre eux ont pu poursuivre le traitement plus longtemps et donc bénéficier davantage des avantages de la thérapie. Dans la plupart des cas où certains effets secondaires ont affecté la vie quotidienne, une gestion de la posologie a été mise en place pour limiter l’impact sur les patients et s’assurer qu’ils puissent poursuivre le traitement. 

Le professeur Susana Banerjee, oncologue médicale consultante et responsable de la recherche pour l’unité de gynécologie du Royal Marsden NHS Foundation Trust et professeur en cancers féminins à l’Institute of Cancer Research de Londres, a déclaré : 

“Il s’agit de résultats significatifs de la deuxième phase de l’essai. Les toxicités pour les patients sont beaucoup plus faibles, ce qui signifie que les effets secondaires sont moins nombreux qu’avec certains traitements conventionnels. L’association de l’avutometinib et du defactinib promet une nouvelle norme de soins pour les personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de bas grade récurrent. Nous cherchons maintenant à recruter des patients pour notre essai de phase trois et espérons que les résultats continueront à montrer de meilleurs résultats pour les patients”.

Les réponses obtenues chez les patients présentant une mutation d’un gène appelé KRAS ont été encore plus prometteuses, puisque 44 % d’entre eux ont vu leur tumeur régresser. Le gène KRAS est l’un des gènes les plus couramment mutés dans le cancer ; il est présent dans un quart de toutes les tumeurs. Jusqu’à récemment, les tumeurs causées par le gène KRAS étaient extrêmement difficiles à traiter en raison de leurs surfaces lisses, qui empêchent les petites molécules des traitements tels que la chimiothérapie d’adhérer à la tumeur.

L’étude va maintenant faire l’objet d’un essai randomisé plus important afin de comparer directement son efficacité pour les patientes atteintes d’un cancer ovarien séreux de bas grade à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie. Toutefois, les cliniciens espèrent que cette nouvelle association médicamenteuse modifiera la pratique au niveau mondial pour les cas de cancer de l’ovaire séreux de bas grade et, plus important encore, améliorera les résultats pour les patientes dont les options thérapeutiques sont limitées. 

Les nouveaux résultats font suite à l’essai de phase I FRAME, mené par une équipe de l’Institute of Cancer Research (ICR) et du Royal Marsden NHS Foundation Trust, qui a testé les médicaments – appelés VS-6766 et defactinib – chez 25 patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire de type séreux de bas grade. Dans l’ensemble, près de la moitié (46 %) des patientes ont vu leur tumeur diminuer de manière significative en réponse au traitement.

Source : The Institute of Cancer Research

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