Antibiorésistance

publié le 27 Mai, 2025

À l’occasion de l’Assemblée mondiale de la Santé et de la session de l’Organisation mondiale de la santé animale qui se sont tenus ce mois-ci, la France souligne l’urgence de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.

La résistance aux antimicrobiens (AMR) met en péril les progrès médicaux, rendant certaines infections plus difficiles, voire impossibles à traiter. Selon les estimations :

En France : 104 000 infections par an, causant 4 500 décès.

En Europe : Plus de 865 000 cas annuels, avec 38 000 décès.

Dans le monde : Jusqu’à 39 millions de décès cumulés pourraient survenir d’ici 2050.

La France inscrit cette problématique parmi les priorités de sa Stratégie française en santé mondiale (2023-2027) et mène l’action conjointe européenne EU-JAMRAI 2, via l’Inserm, pour coordonner les efforts en matière de recherche et de prévention.

Dans les prochaines années, la France continuera à jouer un rôle de premier plan en s’impliquant dans les futures initiatives internationales pour freiner la progression des résistances aux antimicrobiens.

Des priorités nationales jusqu’en 2027

Le gouvernement français adopte une approche intégrée « Une seule santé », qui reconnaît les interconnexions entre la santé humaine, animale et environnementale. Pour atteindre ses objectifs, plusieurs mesures seront mises en place :

Renforcement de la recherche :

Le programme prioritaire de recherche lancé en 2021 est prolongé jusqu’en 2026.

Un nouvel appel à projets sera lancé en 2025 afin d’explorer des domaines encore insuffisamment étudiés.

Surveillance améliorée :

Création d’un groupe de travail conjoint Anses/Santé publique France pour développer une surveillance intégrée.

Utilisation des plateformes Health Data Hub et Green Data for Health pour affiner l’analyse des résistances et mieux orienter les décisions publiques.

Préservation des traitements existants :

Des mesures seront élaborées pour maintenir un arsenal thérapeutique efficace en santé humaine et animale.

Sensibilisation et formation :

La Conférence nationale de santé sera mobilisée pour améliorer les actions de prévention.

Une école universitaire de recherche sur l’antibiorésistance ouvrira à Toulouse en septembre 2025, afin de former les professionnels à cette problématique.

Une stratégie sur 10 ans (2024-2034)

Adoptée en septembre 2024, cette stratégie repose sur cinq axes structurants :

Mobilisation de tous les acteurs (professionnels de santé, chercheurs, décideurs politiques).

Renforcement de la recherche pour mieux comprendre et combattre les résistances.

Optimisation de la surveillance grâce aux outils numériques et aux nouvelles analyses de données.

Préservation de l’arsenal thérapeutique pour garantir l’efficacité des antibiotiques.

Rayonnement international de la France pour influencer les politiques mondiales.

Cette feuille de route est pilotée par plusieurs ministères (Santé, Éducation, Agriculture, etc.) et agences nationales comme l’Anses, l’ANSM, l’Inserm et Santé publique France.

Source : Ordre National des Pharmaciens

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