Le 1er décembre 2025, Washington et Londres ont annoncé un accord inédit qui redéfinit les règles du commerce pharmaceutique entre les deux pays.
Cet accord prévoit la suppression des droits de douane sur les produits pharmaceutiques et les technologies médicales britanniques, en échange d’une hausse des prix de 25% des médicaments américains « innovants » dans le cadre du budget des achats du système de santé de publique du Royaume-Uni, le service national de santé (NHS).
En retour, les médicaments, ingrédients pharmaceutiques et dispositifs médicaux fabriqués au Royaume-Uni seront exemptés des tarifs sectoriels (Section 232) et des futurs tarifs pays (Section 301).
L’accord prévoit par ailleurs, une modification importante du cadre d’évaluation de la valeur du NICE, l’organisme britannique chargé de déterminer si les nouveaux médicaments sont rentables pour le NHS. Le seuil du « quality-adjusted life year » (année de vie ajustée en fonction de la qualité) du NICE, actuellement fixé à 30 000 livres sterling (39 789 dollars) par an, passera à 35 000 livres sterling. Cette révision s’appliquera à tous les nouveaux médicaments, et pas seulement aux médicaments américains, mais n’aura aucune incidence sur les prix des traitements existants.
Enfin, le taux de remboursement volontaire des ventes au NHS sera abaissé à 15 % en 2026, allégeant la charge financière des entreprises pharmaceutiques.
Du côté de l’industrie pharmaceutique britannique : l’ABPI (Association of the British Pharmaceutical Industry) estime que l’accord favorisera l’accès des patients à des traitements innovants et renforcera l’attractivité du Royaume-Uni pour les investissements.
GSK et AstraZeneca, les deux géants britanniques ont accueilli favorablement la nouvelle, même si le marché britannique reste marginal dans leurs revenus globaux (2 % pour AstraZeneca).
Le laboratoire américain Bristol Myers Squibb (BMS) prévoit d’investir jusqu’à 500 millions de dollars au Royaume-Uni sur cinq ans, profitant d’un environnement jugé désormais plus favorable
Enfin les Chambres de commerce britanniques saluent un accord qui confère au Royaume-Uni un avantage distinctif, les produits pharmaceutiques représentant près d’un cinquième des exportations britanniques vers les États-Unis.
Cet accord s’inscrit dans la stratégie de l’administration Trump visant à pousser les pays européens à payer davantage pour les médicaments américains, afin d’aligner les prix internationaux. Il intervient également dans un climat d’incertitude juridique : la Cour suprême américaine doit prochainement statuer sur la légalité des tarifs imposés par Washington à de nombreux pays. En anticipation, l’administration cherche à verrouiller des accords bilatéraux solides qui seraient plus difficiles à remettre en cause.
Source : Reuters

