Désinformation sur les GLP-1

publié le 28 Oct, 2025

L’EMA lance #HealthNotHype : une campagne sur Instagram en partenariat avec des influenceurs santé.

Face à la montée en flèche de l’usage détourné des agonistes des récepteurs GLP-1 — des médicaments initialement conçus pour le traitement du diabète de type 2 — l’Agence européenne des médicaments (EMA) déploie une stratégie de communication inédite : une campagne sur Instagram en partenariat avec des influenceurs santé. L’objectif étant de rétablir une information scientifique fiable et de prévenir les risques liés à la banalisation de ces traitements.

Les GLP-1 (glucagon-like peptide-1 receptor agonists) sont des traitements de fond destinés aux patients diabétiques ou obèses, prescrits dans le cadre d’un suivi médical rigoureux. Pourtant, leur popularité sur les réseaux sociaux, notamment pour leurs effets sur la perte de poids, a conduit à une utilisation massive hors AMM, parfois sans supervision médicale. Cette tendance s’accompagne de risques accrus : mésusage, effets indésirables, et circulation de produits contrefaits.

Le 21 octobre 2025, l’EMA a annoncé le lancement de la campagne #HealthNotHype, qui s’étendra sur un mois. Sept créateurs de contenu issus de différents États membres ont été sélectionnés pour leur crédibilité en matière de communication santé et leur alignement avec les valeurs de l’agence : transparence, indépendance, et rigueur scientifique.

Les profils choisis sont majoritairement des professionnels de santé ou des experts en nutrition. Parmi eux :

  • Boticaria García, pharmacienne, diététicienne et auteure espagnole, suivie par plus de 860 000 abonnés sur Instagram.
  • Jenni Puoliväli, médecin en soins intensifs en Finlande, avec près de 90 000 abonnés.

Ces influenceurs publieront du contenu éducatif sur leurs propres canaux, interagiront avec leurs communautés via des quiz et des sondages, et relayeront les messages clés de l’EMA.

Selon Emer Cooke, directrice exécutive de l’EMA :

“Les agonistes des récepteurs GLP-1 ne sont pas des solutions magiques pour perdre du poids. Comme tout médicament, ils comportent des bénéfices et des risques, et ne conviennent pas à tout le monde.”

L’agence insiste sur le fait que ces traitements doivent être envisagés dans une approche globale, incluant des changements de mode de vie, et toujours sous supervision médicale.

Erik Vollebregt, avocat spécialisé en droit pharmaceutique, souligne que cette initiative marque une première pour l’EMA en matière de communication digitale :

“C’est une manière pertinente d’atteindre les publics à risque là où ils s’informent sur la santé et le bien-être.”

Il alerte toutefois sur les limites potentielles de la campagne, notamment la capacité des algorithmes des réseaux sociaux à relayer des contenus scientifiques moins “engageants” que les messages sensationnalistes. Il appelle à une vigilance accrue des autorités compétentes et suggère un suivi dans le cadre du Digital Services Act.

Source : RAPS, EMA

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