Comment la modulation des propriétés pharmacologiques d’une molécule bioactive, en modifiant son squelette chimique, peut permettre de s’affranchir de ses effets indésirables, d’augmenter son activité ou encore de découvrir de nouveaux effets ?
Des scientifiques de l’Institut Lavoisier de Versailles (CNRS/UVSQ/Université Paris-Saclay) proposent une nouvelle méthode qui utilise la lumière pour modifier de manière contrôlée la composition chimique et donc les propriétés de molécules bioactives.
Cette méthode de synthèse robuste et efficace est publiée dans le Journal of the American Chemical Society.
Ces chercheurs se sont intéressés au cycle aromatique pyridine car il est omniprésent dans de nombreux principes actifs pour diverses thérapies. En introduisant sélectivement un atome d’azote supplémentaire au sein de ce cycle par voie photochimique, un vaste panel d’analogues 1,2-diazépines a pu être synthétisé en seulement une étape.
Cette méthode est simple à mettre en œuvre et utilise des réactifs abondants et bons marchés. De plus, l’activation des espèces par irradiation lumineuse permet de travailler à température ambiante ce qui diminue les risques de décompositions des molécules formées.
Cette nouvelle méthode a permis aux scientifiques d’accéder aux dérivés 1,2-diazépines dont la synthèse restait jusqu’alors laborieuse et peu efficace en raison de nombreuses réactions secondaires indésirables. Ce protocole, publié dans le Journal of the American Chemical Society, pourrait être étendu à la transformation de bien d’autres molécules bioactives.