Un DM alimenté par la chaleur du corps permettrait aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des patients.
Sélectionné dans le cadre de HORIZON 2020, le projet Smartvista a reçu de l’UE 4 millions d’euros pour le développement d’un dispositif médical implanté sur la peau des patients et permettant aux professionnels de la santé de consulter en temps réel les données des électrocardiogrammes et des diagnostics d’événements cardiaques anormaux.
Les arythmies ventriculaires – des pulsations cardiaques anormales provenant des cavités inférieures du cœur – sont responsables d’environ 85 % des morts subites si elles ne sont pas traitées dans les secondes qui suivent. Cependant, la plupart des morts subites d’origine cardiaque surviennent chez des patients qui ne répondent pas aux directives actuelles en matière de prévention au moyen d’un défibrillateur cardioverteur.
La surveillance à long terme par électrocardiogramme constitue le critère standard pour le diagnostic des arythmies ventriculaires et pour le développement de thérapies efficaces contre les maladies cardiovasculaires.
«L’Internet des objets a révolutionné la médecine personnalisée pour plusieurs maladies, mais les soins cardiovasculaires sont à la traîne», note le Dr Kafil Mahmood Razeeb, coordinateur du projet SmartVista, financé par l’UE. «Nous avons voulu changer cela en dévoilant un capteur intelligent fiable et implantable qui peut surveiller les anomalies intermittentes et détecter les comportements cardiaques critiques qui, dans les cas extrêmes, peuvent conduire à une mort subite.»
Les données en temps réel collectées par le système IdO peuvent être traitées et documentées dans un rapport utile sur la santé du patient. Avec les données antérieures comme les antécédents médicaux et les hospitalisations, les données en temps réel servent également à concevoir des algorithmes de pronostic capables de prédire l’évolution de la maladie.
«Le biocapteur portable de SmartVista aide les individus à surveiller leur propre santé cardiaque, tout en prenant en charge la surveillance à distance des patients. Comme tout autre type de capteur portable, notre appareil mesure d’autres signes vitaux tels que la fréquence respiratoire, la température et le débit d’oxygène», explique Kafil Mahmood Razeeb. «La différence est que notre capteur ne nécessite pas d’alimentation électrique câblée; il est alimenté par la chaleur du corps.»
Tout en surveillant divers signaux vitaux, le biocapteur SmartVista est le premier du genre à intégrer des dispositifs micro-thermoélectriques flexibles qui convertissent la chaleur résiduelle du corps humain en électricité. Pour assurer l’autonomie du système intelligent, les modules micro-thermoélectriques ont été intégrés à une batterie imprimable pour stocker l’énergie électrique.
Le projet a été présenté lors de conférences et worshops, a fait l’objet de 9 publications et de deux dépôts de brevets.
Source : CORDIS